mercredi 7 septembre 2011

PETERSEN DANS UNE AMBIANCE FESTIVE

Le Marché Petersen de Dakar grouille de monde en cette veille de Korité. L’endroit, bien approvisionné en marchandises de tous genres, est pris d’assaut de nombreux clients qui viennent effectuer leurs achats pour passer une bonne fête de korité, qui marque la fin du ramadan. Seulement, les avis divergent entre clients et vendeurs sur les prix des marchandises. Reportage…
Une très grande ambiance règne au niveau de Petersen. Aux appels et autres réclames incitatives des vendeurs et aux marchandages, viennent s’ajouter un bronca indescriptible avec de puissantes chaînes à musique qui tonnent de partout, le son allant dans tous les sens. Les klaxons des voitures et les vrombissements des motocycles complètent le décor de ce monde où cohabitent transports en commun et commerce. Tout concourt au maintien de l’ambiance, et chacun veut se faire entendre par les clients et autres curieux venus pour diverses raisons au marché.
Toutes sortes de marchandises sont vendues à Petersen : des tissus en passant par les chaussures et même les sacs. Les tissus, de styles très diversifiés, «sont proposés à prix des abordables», laisse entendre Maty Guèye, trouvée en plein marchandage pour quelque dix mètres d’une étoffe de couleur bleue, étalée sur une table devant elle. «La qualité est bonne, les prix accessibles. Pour les dix mètres, j’ai déboursé 25.000 Fcfa, c’est pourquoi je me suis déplacée jusqu’ici pour m’approvisionner», confie-t-elle.
A quelques mètres de là, Alioune Fall, vendeur de son état, a étalé plusieurs tissus sur une natte et un groupe de femmes s’affaire autour lui et les marchandages vont bon train. «Je vends le mètre à 2.000 Fcfa ; les gens sont tellement rusés qu’ils te proposent même 800 Fcfa, mais on discute et trouve un prix qui arrange tout le monde», confesse le commerçant. Une des femmes, Nafy Sylla, vient de Thiès pour s’approvisionner en tissus qu’elle ira revendre dans son quartier, à Madina Fall. «Les prix sont abordables ici et je préfère venir à Dakar me procurer des tissus pour les vendre à Thiès, c’est plus bénéfique et ça rapporte gros», assure la dame.
Marième, elle, pense que les prix ne sont pas accessibles, du fait qu’elle veut un tissu «Jezner», qu’elle qualifie d’intouchable, car le mètre est cédé à 10.000 Fcfa. «C’est vraiment cher, parce que tout simplement le tissu est à la mode. Mais j’espère l’avoir avant la fête», confie la jeune fille. Tout n’est pas rose, cependant, pour les vendeurs, surtout chez les marchands ambulants, dont certains peinent à trouver de client. Laye ne désespère surtout pas et pense qu’il va s’en sortir, mais sa journée n’a pas du tout été propice comme il le pensait.
Subitement, des cris stridents «au voleur, au voleur» tonnent du côté du garage et vendeurs comme clients se dirigent vers le lieu. «C’est un jeune homme qui vient de piquer la pochette d’une dame», explique Matar, le corps dégoulinant en sueur. La dame est rentrée en possession de son bien et le bonhomme conduit au commissariat de Police de la Médina.
Les propriétaires de chaînes à musique, eux, ne se plaignent pas, car ils sont sollicités de toutes parts et «les prix pour la location varient entre 15.000 et 20.000 Fcfa», confient Amath et Ngagne, à qui l’on demande souvent d’augmenter le volume de la chaîne à musique.
Le Marché Petersen est le lieu privilégié de beaucoup de personnes qui y font des achats pour préparer la fête de la Korité prévue dans quelques jours. Le nom Marché Petersen, du nom de l’ancienne huilerie qui s’y trouvait dans les années 80, a été créé au milieu des années 90 pour désengorger le marché Sandaga, mais aussi recaser les nombreux marchants ambulants qui gênaient la circulation en ville.

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