mercredi 7 septembre 2011

LE CENTRE SOCIO-CULTUREL DE LIBERTE TRANSFORME EN CENTRE DE DIALYSE

La décision de transformer le Centre socioculturel de Liberté VI en un Centre de Dialyse est tombé, il y a six mois. Les tractations dont allés bon train pour mettre le centre à la disposition de la Direction de l’Action sociale et sanitaire. Au niveau du centre, les travailleurs sont partagés entre tristesse et désolation, car beaucoup d’entre ces femmes trouvées sur place vont aller au chômage. Le directeur du centre ne cache pas ses inquiétudes par rapport à l’avenir de ses collaborateurs.
Dans ce bâtiment de couleur ocre, situé juste au grand rond-point de la Sicap Liberté 6, le décor a complètement changé. A l’intérieur, des piles de documents entassés dans un coin, des tables et des chaises rangées dans une salle, des caisses contenant toutes sortes de matériel superposées ; tel est le constat fait au niveau de ce centre.
Trouvé dans son bureau, l’air triste, Abdoulaye Marone, le directeur du centre, est en train de s’affairer autour de ses dossiers pour les ranger dans des sacs posés sur une table. Il est à la tête de ce centre depuis 2006 et y a développé plusieurs activités. «Un jardin d’enfants, qui avait en charge des petits dont les parents n’ont pas beaucoup de moyens. Avec 5000 francs, les enfants apprenaient le Français, l’Arabe et beaucoup d’autres avantages», rappelle avec nostalgie le directeur du centre. «Il y avait une section art ménager, avec des filles qui en sortaient polyvalentes, car elles apprenaient plusieurs matières comme l’art culinaire, la pâtisserie et l’économie familiale. Si ces personnes ne trouvent plus le lieu Idéal pour se former, c’est déplorable», fait encire remarquer Abdoulaye Marone.
Même si le reste du personnel est affecté dans différents centres de la capitale, la majeure partie de ceux qui travaillent ici, savoir le personnel d’appoint, va chômer après la fermeture du centre. C’est ce qui fait mal au directeur, qui trouve à peine les mots pour s’exprimer. «On est très peiné, quand on travaille avec des gens et qu’on sait qu’ils vont perdre leur emploi. Ils sont des soutiens de famille, certains ont perdu leurs parents et, avec ce centre, ils parvenaient à gagner leur vie. C’est ce qui me fais mal», se désole-il. Mais Abdoulaye Marone s’en remet à Dieu et estime que si les autorités sentent le besoin de transformer le lieu en un centre de dialyse, c’est bénéfique pour les populations. «On ne peut que faire nos bagages et quitter dans un délai très court, tout en ayant un pincement au cœur pour ces personnes qui vont perdre leur boulot», dit-il avec amertume.
Pour le moment, tout ce beau monde trouvé sur place se prépare à quitter les lieux, car le délai est de rigueur pour rendre les clés. Seul le gardien est habilité à rester sur place pour veiller sur le matériel qui va bientôt être déplacé. Même s’il pense toujours à la famille qu’il avait constituée au Centre socioculturel de Liberté, Abdoulaye Marone va rejoindre son nouveau lieu de travail, au Centre de Grand-Dakar. Et c’est le cœur meurtri qu’il laisse derrière lui ses compagnons de tous les jours. Mais il a tenu à laisser un message de sagesse à ses ex-collaborateurs : «Retenez que la vie est faite de rencontres, de séparations et de retrouvailles. Je suis sûr que l’on va se retrouver sous peu».

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