lundi 12 septembre 2011

BEACH SOCCER: CINQ JOUEURS DANS LA NATURE, FUGUE OU DEAL?

Les Africains en général, les Sénégalais en particulier s'adonnent parfois à des faits qui ne nous honorent pas du tout. Les "Lions" du beach soccer après leur élimination en quart de finale de la coupe du monde par le Portugal sont rentrés au pays sans cinq de leurs coéquipiers. Ces derniers se sont tout bonnement évaporés dans la nature italienne pour ne pas retourner au bercail.
Les Sénégalais sont coutumiers des faits car si on se rappelle le mondial 2008 organisé en France, des joueurs de l'équipe nationale avait eux-aussi pris la poudre d'escampette et depuis lors pas de suite. Cette fois-ci, cinq joueurs de l'équipe ont tout bonnement disparu. Quatre joueurs sont partis, le vendredi 9 septembre, le cinquième on ne l'a pas revu lorsque que le groupe est parti lors de l'enregistrement des formalités à l'aéroport de Madrid.
Ils ont pour nom Libasse Laye Diagne qui évolue au Jaraaf, Eymard Sabass Diatta de l'Uso, Ndiaga Mbaye de l'Asc Cambérène, Assane Diakhaté de Blaise Club Sport, Ibrahima Bakhoum du centre Alioune Thiaw de Golf Sud.
Des piliers de l'équipe qui ont réalisé un beau parcours avant de s'arrêter en quart de finale.
Mais la question qui taraude les esprits, c'est comment se fait-il  qu'à chaque fin de compétition qui se déroule en Europe, l'équipe ne revient jamais au complet et à chaque fois, c'est le même discours qui est servi. Le manager général déplore encore une fois de plus cette situation qui met mal à l'aise la délégation Sénégalaise. Tous les moyens ont été utilisés pour veiller sur les joueurs afin qu'ils ne s'évadent pas mais rien ne peut retenir la volonté des joueurs qui s'entêtent à partir coûte que coûte a-t-il ajouté. Certains sont des pères de famille qui ont laissé leur boulot au Sénégal pour s'enfuir c'est désolant poursuit-il.  Pour Ibrahima Ndiaye "Chita", les joueurs ont fugué sans leurs passeports et autres titres de voyage.
Mais malgré toutes les déclarations que l'on nous a servies, cela mérite réflexion car comment l'équipe nationale peut deux fois de suite enregistrer ces cas de fuites sans que les dirigeants ne soient au courant de la démarche des joueurs pour ne pas dire d'un plan concocté et bien réfléchi. En tout cas, ces fugues de joueurs lors des compétitions internationales risquent de mettre du plomb dans l'aile de la sélection nationale quand on sait qu'elle a un bel avenir devant elle avec les performances notées lors des compétitions.
Pourquoi fuir? Seules les concernés peuvent répondre à cette question. Pour certains, leur choix peut avoir une explication si l'on sait qu'ils peinent parfois à joindre les deux bouts. D'autres comme Libasse Laye Diagne ont perdu leur place de titulaire en club et n'arrivent même plus à entrer dans les plans du coach. Alors, faire du beach soccer un tremplin pour la réussite s'impose avec l'idée de disputer le mondial à tout prix et ensuite disparaître dans la nature et rester un éternel sans papier dans une ville italienne où les conditions deviennent de plus en plus rudes pour ceux qui n'ont pas de papiers. Une aventure qui, si elle tourne mal, risque d'avoir de lourdes conséquences.
Pourtant, il y a quelques mois de cela, neuf joueurs sénégalais appartenant à l'Asc Mésséré de Thiaroye, se sont eux-aussi évaporés dans la nature lors d'un tournoi en France où ils étaient invités. La police française a ouvert une enquête mais depuis, aucune trace des joueurs.
Ce n'est pas seulement le football qui est touché par ce phénomène mais les autres disciplines sont aussi concernées. Maître Souleymane Boun Daouda Diop qui est inspecteur de la Jeunesse et des sports à la retraite, par ailleurs professeur de judo, invité de l'émission Méga sport sur la radio Sud Fm  ce dimanche 11 septembre, a déploré la précarité du statut d'international au Sénégal. Il a fait remarquer que s'ils étaient mis dans de bonnes conditions, conformes à leur niveau de performance, ils n'auraient jamais eu envie de se retrouver clandestins dans tout autre pays. Me Diop a par ailleurs déploré le fait que les dirigeants confisquent les documents de voyage, notamment passeports et billets d'avion, qui sont personnels lors des déplacements à l'étranger. Il précise que le judo aussi a connu ses déserteurs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire