dimanche 5 juin 2011

UNIVERSITE DE DAKAR : DES PROBLEMES AU QUOTIDIEN


Dans ce temple du savoir, c’est un véritable parcours du combattant que font les étudiants tous les jours. Ils sont partagés entre les amphithéâtres, les pavillons et les restaurants mais chacun avec son lot de difficultés.
Les problèmes des étudiants sont devenus monnaie courante au sein du campus social et même pédagogique.
Ce lundi matin l’ambiance est à son comble à la faculté des sciences juridiques et politiques, dans le hall certains étudiants sont assis sur les bancs, d’autres sur les marches des escaliers ou même faisant des va et vient attendant leurs heures de cours.
Dans l’amphithéâtre, on est du coup frappé par le nombre incalculable d’étudiants qui occupent la salle.
Toutes les places sont assises ce qui oblige certains à se mettre à même le sol ou à être debout pour écouter le professeur et prendre des notes, d’autres participent aux cours pour à la fin se rabattre sur les camarades pour photocopier les enseignements.
Cela s’explique par une mauvaise politique de l’Etat mais aussi le fait que le nombre de bacheliers accroît d’année en année nous confie Momar Niang en licence 1 de droit « il n’y a pas beaucoup d’amphithéâtres et les étudiants ne réussissent pas aux examens, ils se retrouvent avec leurs frères dans les salles de cours ».
A quelques mètres de là, la faculté des lettres et sciences humaines le constat est le même et tous les moyens sont bons pour assister aux cours : des salles pleines de monde, des étudiants perchés sur les fenêtres, certains ne savant quoi faire sont à l’écart pour attendre la fin de l’heure et prendre quelques notes.
Aissatou et Sokhna en première année d’anglais déplorent cette situation qui joue en leur défaveur « nous n’avons pas assez de force pour nous bousculer avec les garçons qui prennent toutes les places, c’est vraiment difficile ».
Mais ici la construction d’un nouvel amphithéâtre est en cours pour faire face à ces problèmes de salles.
Un bijou flambant neuf où ne reste que les finitions va bientôt être ouvert aux étudiants qui sont très pressés d’y faire cours. Kaba Kanté en deuxième année d’espagnol demande aux autorités d’accélérer le travail « nous voulons que l’édifice soit prêt avant l’ouverture en octobre prochain, il faut faire vite car nous en avons vraiment besoin ».
Le décor est tout autre dans les pavillons où logent les étudiants. Au pavillon N par exemple le spectacle est désolant : les toilettes laissent à désirer avec une odeur nauséabonde qui s’y dégage, l’eau suinte de partout, des portes défoncées, une partie du plafond est tombée, les poubelles déversées sur les couloirs.
Les responsabilités sont partagées selon Malick Thiam résident de ce pavillon « les autorités ont leur part dans cette situation mais aussi les étudiants qui font ce qu’ils veulent ». Pour mettre fin à ces difficultés et inciter les dirigeants à réagir, les résidents ont décidé « de ne plus payer les mensualités » confie toujours Malick Thiam.
Les étudiants s’entassent dans des chambres qui ne suffisent plus, ce déficit pousse certains à se loger dans les couloirs. C’est le cas de Serigne Mbaye qui a érigé une tente au pavillon N lui servant de dortoir « je n’ai pas codifié et personne ne m’a hébergé alors j’ai jugé nécessaire d’installer cette tente pour m’y loger ».
Dans cette chambre au pm4, elles sont une dizaine de filles à partager une même chambre « nous sommes douze : six en haut et six en bas c’est que de quitter tous les jours la banlieue. C’est dur mais on y peut rien » a laissé entendre l’une d’elles Gnima Sané.
Les difficultés ne s’en arrêtent pas, à 11 heures les restaurants ouvrent leurs portes. C’est des files indiennes interminables, des étudiants trop pressés coupent les rangs : phénomène communément appelé «dialgati », qualité des repas décriée, des plats en fer parfois pas propres à présenter aux serveuses, des tables à manger qui ne suffisent pas, des étudiants prenant le repas debout où accroupis tel est le spectacle au restaurant central. La liste est encore exhaustive selon certains pour qui le nombre ne permet pas d’avoir de bons mets « il n’y a pas de qualité dans ces repas mais on est obligé de manger si même on sait que c’est différent de ce qu’il y’a à la maison » a estimé Amadou Fall trouvé en train de déjeuner.
Les autorités sont interpellées pour faire face à ces difficultés que rencontres les étudiants au sein de l’université. Il est urgent de réagir très vite pour faire retrouver à ce temple du savoir son lustre d’antan.

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