dimanche 29 mai 2011

LE MANIOC SE MEURT A PIRE GOUREYE

En cette période de l’année, l’heure est à la distribution des semences mais dans certaines localités on n’y pense même pas. C’est le cas à Pire Gouréye où les agriculteurs ne savent plus où donner de la tête. Ceux qui ont cultivé du manioc ont vu leurs champs détruits par un phénomène qui leur est inconnu. L’inquiétude règne chez les cultivateurs dont le tubercule est la principale source de revenus.
Dans la capitale du manioc, tout allait bien pour ces agriculteurs qui avaient jeté leur dévolu sur la culture du tubercule. Ils se rendaient jusqu’à présent aux champs et avaient bon espoir et se préparaient à enlever le manioc pour la vente.  Mais tout d’un coup tout a disparu comme en période de sécheresse.
Sous le chaud soleil, sur la charrette qui nous conduit dans les périmètres cultivés, les commentaires vont bon train. Chacun donne sa version et essaie de déterminer les véritables causes de ce phénomène.
De Pire à keur Aliou Kane en passant par Ndam Lo, Ka, Dakhar Dothie, Ndieury, keur Amath Sofi et keur Ndiaga Mbaye le constat est le même, les cultures de manioc sont mortes
Des tiges du tubercule sèches et tombées par terre, des feuilles mortes, une nature verdoyante qui a laissé la place à des champs où rien ne reste, des paysans errant dans les terres cultivables ou assis à même le sol les mains sur la tête, tel est le décor dans toutes ces localités.
Le réveil a donc été brutal pour ces agriculteurs et rien ne laissait présager pareille situation « nous avons défriché, semé à temps et fait tout le nécessaire mais voilà ce qui est arrivé » nous confie avec un air triste Maboury Fall propriétaire d’un champs de manioc. Les populations ignorent tout de l’origine de cette maladie qui tue cette plante vivrière « on ne sait pas d’où ça vient et nous ne faisons que constater avec amertume, qu’avons-nous fait pour mériter ça ? » a laissé entendre Modou Fall trouvé au milieu de son champs tenant une tige de manioc. Ce sinistre a mis à genoux les agriculteurs qui ont choisi cette culture au détriment de celle du mil et de l’arachide « nos espoirs se reposaient sur le manioc mais nous avons tout perdu et il ne reste plus rien ».
Cette situation alarmante fait nourrir des craintes au président de la commission agriculture du conseil rural de Pire. Selon Mbacké Seck, ce problème aura des répercussions sur les cultures de l’année prochaine si rien n’est fait « des mesures urgentes vont être entreprises pour analyser au fond ce problème ». Toutefois, il annonce une prise en charge des agriculteurs « nous allons aider les paysans touchés par le sinistre ». 
Ce désastre oblige certains paysans à abandonner les champs de manioc qui ne sont plus d’aucune utilité.
Si certains pensent que les conditions climatiques sont passées par là, d’autres désignent du doigt les usines qui sont dans la localité comme les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) dont les déchets sont jetés n’importe où et n’importe comment.
Mais la direction nie ces accusations et son chargé de la communication Amidou Sagna se veut catégorique « les cultivateurs parlent de choses qu’ils ne maîtrisent et nous n’avons rien à voir avec cette histoire ». 
La crise qui secoue la filière manioc se fait ressentir dans toute la communauté rurale car les prix du sac ont subi une hausse se vendant à huit mille (8000) francs avant le phénomène, ils ont atteint actuellement quatorze mille (14000) francs.
Actuellement, le quotidien de ces paysans est de se regrouper au siège du conseil rural afin de cogiter sur ce phénomène.

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